
Cette maladie oculaire, première cause de cécité en France, se développe le plus souvent sans provoquer de douleur. Cependant, une fois dépistée et traitée, la perte de vision peut être évitée dans la majorité des cas.
Il est crucial de ne pas négliger le dépistage du glaucome primitif à angle ouvert (le plus fréquent), qui expose à la malvoyance si cette affection du nerf optique n’est pas traitée.
Ce risque de malvoyance existe surtout chez ceux qui ne se font pas dépister, qui ne prennent pas correctement leur traitement médical, qui négligent leur suivi ou encore en cas de formes d’emblée très graves (les plus rares).
A quoi est dû le glaucome ?
Dans cette maladie, qui touche souvent les deux yeux de manière asymétrique, c’est le nerf optique qui est affecté. Le glaucome est associé à la mort accélérée des cellules ganglionnaires qui transmettent l’information visuelle du œil au cerveau.
Sur un million de fibres pour chaque œil, nous perdons naturellement entre 6000 et 8000 fibres par an après l'âge de 40 ans en raison du vieillissement. Cependant, chez les personnes atteintes de glaucome, ce processus est accéléré.
Au début, aucun symptôme n'est perceptible, mais des manques dans le champ visuel finissent par apparaître. C'est comme si des pixels manquaient sur un écran. Lorsque ces "pixels manquants" sont périphériques et peu nombreux, ils ne causent pas beaucoup de gêne. Cependant, lorsqu'ils se multiplient et se rapprochent du centre, la vision est considérablement altérée.
La seule mesure efficace est un dépistage précoce pour stabiliser la perte des fibres liée au glaucome
Comment se dépiste le glaucome ?
Voici votre texte avec un format plus clair :
Les ophtalmologistes disposent d'outils tels que :
- Le fond d'œil
- La prise de tension intraoculaire
- La tomographie en cohérence optique (OCT)
- Le champ visuel
pour dépister précocement le glaucome. Malgré cela, des cas avancés persistent, risquant de conduire à une vision très limitée.
En France :
- Environ 800 000 personnes ont un glaucome connu et traité
- 400 000 autres souffrent de glaucome non diagnostiqué
Une meilleure détection pourrait améliorer significativement les chances de conservation d'une vision correcte. En effet, 75 à 80 % des patients peuvent la préserver avec un traitement adéquat.
Quels facteurs de risque ?
C’est le cas si un membre proche de la famille est concerné (risque X3), si l’on est originaire d’Afrique de l’Ouest (risque X3), si l’on a déjà eu une pression intraoculaire supérieure à 21 mmHg (unité de mesure de la tension) ou encore, dans une moindre mesure, si l’on est myope ou âgé de plus de 40 ans. Etant donné qu’après 45 ans la presbytie s’installe, la plupart des glaucomes devraient être repérés. Encore faut-il consulter un ophtalmologiste pour bénéficier d’un examen du nerf optique, et non se contenter d’acheter des lunettes loupes. Comme la maladie évolue longtemps en silence, il ne faut pas attendre d’avoir des symptômes pour consulter.
Et ce qui a été perdu ne peut plus être récupéré ...
Quels sont les traitements ?

Le traitement médical par collyre reste le traitement de choix des glaucomes primitifs à angle ouvert. Certains réduisent la production de l’humeur aqueuse et d’autres accélèrent son élimination.
Faute de pouvoir réparer le nerf optique, le traitement vise à abaisser la pression intraoculaire, car c’est le principal facteur de risque sur lequel il est possible d’agir et qui s’avère efficace.
En effet, le globe oculaire est une coque inextensible dans laquelle est sécrétée en permanence l’humeur aqueuse. Elle sort par le biais du trabéculum (sorte de filtre) et il se crée un équilibre entre sécrétion et évacuation. Mais si l’écoulement est gêné, la pression dans l’œil augmente et les fibres du nerf optique souffrent.
Beaucoup pensent que le laser ou la chirurgie font forcément mieux qu’une goutte dans l’œil le soir et à vie, mais c’est faux.
Le traitement médical par collyre reste le traitement de choix des glaucomes primitifs à angle ouvert.
Certains réduisent la production de l’humeur aqueuse et d’autres accélèrent son élimination. Certains collyres n’ont qu’un principe actif, d’autres en associent plusieurs. et on peut proposer des traitements personnalisés. Et de gros progrès ont amélioré leur tolérance.
Malgré tout, près de 50 % des personnes à qui ces collyres sont prescrits les oublient ou les prennent mal. ce que l'on appelle une mauvaise observance. Le glaucome s’aggrave encore et Il arrive même que les collyres ne fassent plus effet après des années. Dans ce cas, d’autres solutions sont proposées :
Les techniques chirurgicales
Plusieurs techniques chirurgicales sont envisageables :
- Le LASER SLT :
En créant une inflammation, le laser induit des réactions en chaîne avec des macrophages (globules blancs) qui viennent nettoyer le trabéculum (filtre) par lequel est évacuée l’humeur aqueuse. C’est notamment le cas du laser SLT, qui redonne une certaine perméabilité au trabéculum. C’est plutôt efficace sur le moment, mais l’effet peut être transitoire et nécessiter une nouvelle séance après un ou deux ans. - La Chirurgie de CATARACTE et les Drains:
S’il y a déjà une cataracte, retirer le cristallin contribue à faire un peu baisser la pression intraoculaire, surtout chez les hypermétropes, qui ont un œil trop court. D’autant qu’un drain peut être installé à cette occasion. «Les microdrains ou les stents posés dans les voies d’écoulement au cours d’une chirurgie micro-invasive (Minimally Invasive Glaucoma Surgery) améliorent effectivement l’élimination de l’humeur aqueuse», - La TRABECULECTOMIE OU SLEECTOMIE PROFONDE
Lorsque les objectifs à atteindre concernant la baisse de la pression intraoculaire sont importants, la chirurgie classique reste d’actualité. 8000 trabéculectomies sont ainsi réalisées chaque année. Cependant, cette intervention reste très délicate, y compris entre des mains expertes. Elle consiste à retirer une partie due trabéculum, faire un trou dans l'iris et à dévier l’humeur aqueuse sous la conjonctive, tout en s’assurant que cette dernière reste parfaitement étanche. Faute de quoi, une fuite trop importante d’humeur aqueuse aboutit à une hypotonie, aussi dangereuse pour l’œil qu’un excès de tension.
D’autres chirurgies ont été imaginées, comme la Sclérectomie non perforante (environ 6000 par an en France), dans laquelle la portion la plus interne du trabéculum est laissée en place pour éviter les complications liées à une tension trop basse. Ou, plus récemment, la pose d’une valve qui s’ouvre uniquement lorsque la pression intraoculaire grimpe.
Enfin, pour les glaucomes réfractaires, il reste la solution de détruire les corps ciliaires qui produisent l’humeur aqueuse. C’est possible par le laser diode ou par les ultrasons (cyclo coagulation circulaire). Ces techniques récentes doivent cependant être évaluées à long terme.